06
Oct.
2011
- Daniel Pennac, de son vrai nom Daniel Pennacchioni, né le 1er décembre 1944 à Casablanca au Maroc, est un écrivain français. Il a reçu le prix Renaudot en 2007 pour son essai Chagrin d'école.
- Chagrin d'école a été publié pour la première fois en 2007 aux éditions Gallimard.
- Un livre de plus sur l'école alors?
- Non pas sur l'école! Sur le cancre. Sur la douleur de ne pas comprendre et ses effets collatéraux sur les parents et professeurs.
Editions Gallimard - Collection Folio
de 2009, 297 pages
Chagrin d'école est un roman autobiographique sur le parcours psychologique d'un cancre dans le système scolaire, en plus de plusieurs réflexions et anecdotes sur le propre parcours de l'auteur qui était lui même un très mauvais élève. Il décrit l'importance du regard du professeur sur l'élève, l'impact sur les domaines qu'un individu va développer ou au contraire abandonner. Les verbatims illustrent fréquemment les effets apparemment inoffensifs du vocabulaire utilisé par les parents, les éducateurs; les petites phrases de sa mère qui montrent le regard porté sur son fils, notamment lorsqu'elle l'interroge sur sa capacité à réussir dans la vie, alors que Daniel est devenu un personnage important de l'éducation.
Ce livre présente également le constat d'un écart entre deux mondes : celui des élèves et celui des professeurs.
Entre écrit autobiographique et analyse psychologique, Daniel Pennac nous parle du mauvais élève en se mettant dans la peau de ce dernier, ainsi il nous décrit ce qu'est vraiment la cancrerie. Aussi, ce roman est basé entre autres, sur la relation entre les professeurs et leurs élèves, un tout parfois drôle mais restant toujours très méthodique et optimiste.
Et surtout, en nous contant ses expériences scolaires, l'auteur a su rendre ce livre utile qui propose notamment des procédés pour les enseignants et également, il donne espoir aux personnes étant dans cette situation.
Par ailleurs, j'ai apprécié l'intelligence et l'écriture de cet homme, sachant prendre du recul de manière soudaine avec parfois de l'émotion.
En conclusion, ce récit est un réel coup de coeur que je n'oublierai pas de si tôt et dont j'en recommande à tous sa lecture : aussi bien aux professeurs qu'à chacun d'entre vous car, on est tous passés sur les bancs de l'école.
Il faudrait inventer un temps particulier pour l'apprentissage. Le présent d'incarnation, par exemple. Je suis ici, dans cette classe, et je comprends, enfin ! Ça y est ! Mon cerveau diffuse dans mon corps : ça s'incarne.
Quand ce n'est pas le cas, quand je n'y comprends rien, je me délite sur place, je me désintègre dans ce temps qui ne passe pas, je tombe en poussière et le moindre souffle m'éparpille.
Seulement, pour que la connaissance ait une chance de s'incarner dans le présent d'un cours, il faut cesser d'y brandir le passé comme une honte et l'avenir comme un châtiment.
"Les mots du professeur ne sont que des bois flottants auxquels le mauvais élève s'accroche sur une rivière dont le courant l'entraîne vers les grandes chutes."
"La naissance de la délinquance, c'est l'investissement secret de toutes les facultés de l'intelligence dans la ruse."
"Une bonne classe, ce n'est pas un régiment qui marche au pas, c'est un orchestre qui travaille la même symphonie."
"Le jeu est la respiration de l'effort, l'autre battement du coeur, il ne nuit pas au sérieux de l'apprentissage, il en est le contrepoint."
"La peur de lire se soigne par la lecture, celle de ne pas comprendre par l'immersion dans le texte."
La lettre "P" - 1/26