11
Mars
2012
- Jean-Claude Lalumière est un écrivain français né à Bordeaux en 1970 [...]
- Le Front russe a été publié pour la première fois en 2010 aux éditions Le Dilettante.

Celui qui vient soudainement gripper la carrière de fonctionnaire diplomatique, benoîte et prévisible, du héros du Front russe, formé à l’exotisme par une lecture méticuleuse de Géo, adopte celle d’un attaché-case. Grande chose noire et anguleuse, cadeau de maman. À l’heure de l’entrée en fonctions, un chef de service vient y donner du genou. En découle une lésion au front assortie d’une mutation sèche, aux confins de l’empire, sur le « front russe », service voué au « pays en voie de création – section Europe de l’Est et Sibérie ». Usant de cette officine diplomatique comme base opérationnelle, notre homme va répondre à une rare vocation de gaffeur lunaire et de planificateur de catastrophes, plus désopilantes les unes que les autres, qui renforceront l’exil de notre homme sur le « front russe », entre Boutinot, le chef de service, Aline, fugace maîtresse et quelques collègues improbables. Notre homme, frustré dans son désir d’horizon, se résignera à ce bout de quai qu’est sa carrière de fonctionnaire.
Editions Le Dilettante
de 2010, 252 pages
Le héros ou plutôt l'anti-héros crée par Jean-Claude Lalumière est un fonctionnaire au bureau des pays en voie de création dans la section Europe de l'Est et Sibérie, c'est en quelque sorte une mise à l'écart de celui-ci dû à ses maladresses qui font sourire le lecteur mais aussi, on désespère pour ce personnage émouvant.
Le Front russe, est également un récit dévoilant le décor au sein de la fonction publique qui est une réalité du quotidien pour une grande majorité de la population.
D'autre part, j'ai apprécié le passage avec le pigeon (ceux qui l'ont lu me comprendront).
En fait, le seul petit bémol à ce roman distrayant, c'est la conclusion que j'ai trouvé déprimante cassant un peu le charme de cette histoire hilarante. Mais, ceci dit, j'ai quand même passé un très bon moment avec ce livre, dont l'écriture et le format en facilite sa lecture.
Adulte, je passe le plus clair de mon temps dans un bureau dont les murs sont blancs, d’un blanc qui favorise l’introspection mais qui n’offre guère d’étayage à la construction de mondes imaginaires ou à l’évocation de paysages réels vers lesquels, enfant, je m’évadais volontiers.
Le pot est au monde du travail ce que la boum était à notre adolescence : une occasion récurrente, régulière, rassurante, d’oublier la tristesse et la monotonie de l’année qui s’écoule avec lenteur jusqu’aux prochaines grandes vacances en y introduisant des moments de communion, d’entrain forcé autour de boissons et de nourritures incertaines.
J'ai voulu tracer mon propre parcours, et je me suis retrouvé à mettre mes pas dans ceux de mon père. On croit se rendre dans des endroits nouveaux mais on réalise que c'est partout pareil. L'histoire d'une vie, c'est toujours l'histoire d'un échec.
"Rire avec modération à la blague du chef est un précepte à garder à l'esprit si l'on veut survivre en milieu administratif."