Ce blog est pour vous faire partager mon avis sur les livres que j'ai lu.
18
Août
2011
- Marina de Van, née en 1971, est une réalisatrice, scénariste et actrice française de cinéma.
- Passer la nuit est paru en août 2011 aux éditions Allia.
Partition musicale d'une dérive, la narratrice se heurte au vide d'une journée qui commence alors que rien n'y est prévu pour elle. Elle dissèque l'état dépressif, son mécanisme, les sentiments qu'il provoque. La perception du réel vacille. La narratrice installe des cadres : préparer le café, tenter d'avaler quelque chose, regarder par la fenêtre, se doucher… Des occupations doivent à tout prix rythmer cette journée, combler son vide. Un cercle d'événements inéluctablement répétés se met en place. Parfois, il faut sortir, voir des gens. Or, la volonté de s'extraire de la solitude l'y confronte plus encore. Une sensation accrue du corps se développe, dans toute sa matérialité. Cette fois, Marina de Van s'applique à transmettre par l'écriture ce qu'elle a pu ailleurs filmer. C'est cette violente sincérité qui resurgit là, entre les lignes. Sincérité face à la difficulté d'être normale…
Si le sujet du livre circonscrit un terrain glissant, l'auteur en évite tous les écueils. Elle parvient à installer sa narratrice dans la sphère de la haute lucidité, celle qui permet de voir dans le vide de l'existence une vie, en soi.
Editions Allia
de 2011, 142 pages
LECTURE TERMINÉE LE 23 JUIN 2011
Ayant fait partie du jury littéraire Fnac 2011, ce livre m'a été offert en avant-première afin de déterminer le 10ème Prix du Roman Fnac.
Passer la nuit est un récit assez émouvant, où la narratrice éprouve un sentiment de mal être, elle comble ses journées en répétant les mêmes gestes comme préparer le café, regarder par la fenêtre...Elle essaye de sortir, de voir du monde mais le besoin d'être seule est plus fort.
Marina de Van a une très belle écriture avec des phrases courtes, donnant le ton à cet état de dépression sans pour autant que cela soit morne.
Néanmoins, au bout de quelques pages, on se lasse du quotidien de la narratrice puisqu'elle répète chaque jours les mêmes gestes en éprouvant les mêmes sentiments.
Donc, pour conclure ce court roman est bien écrit mais, il n'aurait pas fallu qu'il fasse plus de pages.
- Tout désir m'a quittée et chaque action ne se présente plus que comme une tâche, une corvée, en même temps que l'inactivité me rend folle.
- Je ne sais pas vivre la beauté de ce que je possède déjà, sans éprouver d'avance la douleur de sa destruction, et plus encore dans chacun des visages que l'altération, au gré des ans, travaille.
- Loin de m'apaiser, l'étrangeté des éléments, leur nouveauté, ne bouscule pas l'ennui qui m'habite, mais ne fait qu'accroître ma paralysie.
- Cette remémoration est déjà douloureuse, et peut-être l'amnésie me protège-t-elle du souvenirs de douleurs plus intolérables, ou de joies dont la perte me serait aujourd'hui insupportable.
Je tiens à remercier la Fnac et les éditions Allia pour l'envoi de ce livre.