- Alfred de Musset, né le 11 décembre 1810 à Paris et mort le 2 mai 1857 dans la même ville, est un poète et un dramaturge français de la période romantique [...]
- Il ne faut jurer de rien est une pièce de théâtre écrite en 1836.
Doutant des femmes pour avoir si souvent usé de leurs faveurs, le jeune et léger Valentin se refuse au mariage, au grand désespoir de son oncle, le négociant Van Buck, qui, tout en le morigénant, paie ses dettes au jeu. Il menace donc son neveu de le déshériter s'il refuse d'épouser la jeune Cécile de Mantes. Valentin parie alors qu'il réussira à séduire la belle en trois jours - ce qui lui permettrait de refuser qu'une jeune fille aussi facilement conquise puisse devenir sa femme. En 1836, Il ne faut jurer de rien, que Musset fait paraître avec le sous-titre de " proverbe ", est la pièce la plus représentative de sa seconde manière, assagie. C'en est fini des passions brûlantes, des innocentes fatales et des beaux ténébreux, et ce ton nouveau est celui de la drôlerie et de l'humour, même si cette légèreté n'empêche pas qu'on puisse frôler le drame. Lorsque la pièce sera représentée douze ans plus tard, le public ne la boudera pas : ce sera l'un des premiers triomphes de Musset au théâtre.
Editions Librairie Hachette
de 1935, 71 pages
Cette courte pièce de théâtre porte le titre d'un proverbe dramatique, signifiant ainsi qu'il ne faut jamais être trop sûr de soi puisque tout peut changer. Elle est divisée en trois actes :
Acte 1 (2 scènes) : Van Buck, oncle de Valentin, reproche à ce dernier d'avoir beaucoup de dettes qui doit lui-même rembourser et surtout il ne supporte plus de le voir vivre comme un prince ayant pour loisirs : l'alcool, le jeu et les femmes.
Pour que cela cesse, Van Buck menace son neveu de le déshériter sauf s'il accepte d'épouser Cécile dite Mademoiselle de Mantes : ce dernier refuse car il ne croit pas en la vertu des femmes. Mais, il finit par céder à son oncle et décide donc de rencontrer cette demoiselle à condition que cela se fasse de façon anonyme et finissent aussi par conclure le pari qu'il sera de toute manière trompé par son épouse. Et donc Van Buck, marchant dans la combine de son neveu, arrive chez la Baronne et lui annonce donc que Valentin ne pourra point venir et, quelques instants après on aperçoit à la fenêtre un jeune homme sortant d'une voiture.
Acte 2 (2 scènes) : Malgré les réprimandes de son oncle effrayé par cette comédie, Valentin persiste dans l'idée de son plan de vouloir se faire passer pour étranger aux yeux de Cécile et Van Buck n'a d'autres choix que de jouer le jeu. Au fur et à mesure, Valentin finit par tomber sous le charme de Mademoiselle de Mantes et décide alors de lui écrire un billet où il dévoile ses sentiments. Mais, son oncle en tient vite informer la Baronne, celle-ci se met en colère en voyant que le message comporte aussi un rendez-vous nocturne donné pour sa fille et donc elle renvoie Van Buck et Valentin de son château.
Acte 3 (4 scènes) : Pendant que Valentin et son oncle commentent les évènements de la journée dans une auberge, la Baronne prépare son bal sans oublier d'enfermer sa fille dans la bibliothèque afin qu'elle ne sorte pas, mais celle-ci ruse et se sauve à son rendez-vous. Valentin de son côté, finit son trajet au bois accompagné de Van Buck dont il l'informe que Cécile lui a demandé de le rejoindre en ce lieu (réponse au message qu'elle a reçu de Valentin) et pendant ce temps, son oncle devra distraire la Baronne et l'abbé.
Donc, Valentin retrouve comme convenu Cécile dans le bois, cette dernière parle déjà de mariage tandis que Valentin lui cache toujours son plan avec son oncle. Mais devant la sincérité de cette jeune fille, il tombe réellement amoureux donc ils finissent par s'embrasser et à cet-instant précis, Van Buck et la Baronne les aperçoivent. Voilà donc notre jeune homme qui a perdu son pari et qui affirme alors "qu'il ne faut jurer de rien, et encore moins défier personne."
L'intrigue de cette comédie est construite sur le pari entre Van Buk et Valentin, ainsi notre curiosité est renouvelée au fil des pages par les réactions de ce dernier face à Cécile.
De plus, il faut savoir que Valentin est le portrait de Musset lui-même car il a été connu comme un des plus dandys puisqu'il avait une beauté lui donnant ainsi accès à des relations se jouant sur le charme et inévitablement sur la débauche.
Au niveau de l'écriture, le style de ce dramaturge est remarquable car, il décrit très bien à travers les répliques la société et le romantisme de l'époque.
Pour conclure, j'ai passé un agréable moment avec cette pièce de théâtre pleine d'esprit et drôle. Néanmoins, c'est dommage qu'elle soit si courte.
"Ah! qu'on a bien raison de dire qu'une première faute mène à un précipice!"
"Ah! que le coeur est un grand maître! On n'invente rien de ce qu'il trouve, et c'est lui seul qui choisit tout."
"Il n'y a de vrai au monde que de déraisonner d'amour."
"Mon oncle, il ne faut jurer de rien, et encore moins défier personne."