14
Mars
2012
- Historienne et biographe française, Monique de Huertas a consacré plusieurs volumes au destin tragique et bouleversant des dernières princesses de France
- Louise de la Vallière a été publié aux éditions Pygmalion en 1998 (247 pages)
Elle n'eut que deux passions dans son existence : Dieu et Louis XIV. Du roi d'abord, elle tomba follement amoureuse dès leur première rencontre, mais, dix ans plus tard, son amour exclusif et désintéressé la conduisit, par des chemins détournés, aux portes du Carmel. Favorite adulée et haïe par beaucoup, deux fois déjà elle avait voulu fuir le monde, mais le Roi-Soleil, venu en personne la reprendre au couvent, l'en avait empêchée, comme l'avait fait un peu plus tard Colbert, dépêché auprès d'elle pour la ramener de nouveau à la Cour. En 1674 cependant, sa décision est prise. Elle abandonne Versailles et l'infidèle, se retire chez les Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Irrévocablement. Dans tout l'éclat de sa beauté, Louise Françoise de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière, renonce définitivement aux vanités humaines. Elle a à peine trente ans, a donné au roi quatre enfants. Deux seulement ont survécu et ont été légitimés : la future princesse de Conti et le comte de Vermandois. Il lui reste trente-six années à vivre. Trente-six années exemplaires, de recueillement, de sérénité, de mysticisme, que ne viendront jamais troubler ni l'amertume ni les regrets. C'est cette destinée unique, ou plutôt ces deux vies que tout semble séparer, que Monique de Huertas éclaire d'un jour nouveau, avec émotion et fidélité, s'attachant à en restituer l'étonnante et profonde complémentarité.
À travers cet ouvrage, on éprouve de la compassion pour cette jeune demoiselle réfléchie, calme et conversant avec élégance. Louise ne voulait qu'une seule chose c'était vivre une vie heureuse avec le Roi, comme dans leurs premières années de romance. Elle commencera à sombrer dans la tristesse le jour où Louis XIV lui offre le rang de duchesse et quand il fera connaissance de la marquise de Montespan.
Dès lors, l'ancienne favorite du Roi donne son amour à Dieu et pour se faire, elle se retire chez les carmélites du faubourg Saint-Jacques et se nommera alors Soeur Louise de la Miséricorde. À partir de ce moment-là, elle se punira elle-même de ses pêchés c'est-à-dire de son passé avec Louis XIV.
Elle recevra aussi au couvent quelques visites comme : La Reine Marie-Thérèse, Madame de Sévigné, la duchesse d'Orléans et même la marquise de Montespan, entre autres.
Je termine avec mon avis : c'est un livre très intéressant et je trouve dommage que l'on ne prête pas assez d'intérêt à cette duchesse qui pourtant était une femme vertueuse. Néanmoins, il y a quelques longueurs qui se font ressentir au niveau de la lecture mais à part cela, c'est très complet : l'auteure nous parle même des enfants de Louise et de Louis XIV (mademoiselle de Blois et le comte Vermandois).
Elle est d'une stature plutôt grande que moyenne ; sa taille est bien prise ; son visage effilé ; sa chevelure blonde ; à la blancheur de ses joues s'allie je ne sais quel incarnat ; et elle est si bien proportionnée qu'une telle harmonie de forme ne peut être à l'oeuvre de la nature. En somme sa beauté surpasse de beaucoup celle de la jeune reine ; aussi les Français disent par plaisanterie qu'un choix si digne prouve le bon goût de Sa Majesté. Elle ne s'est jamais montrée fière de la faveur du roi qui vient régulièrement la voir tous les jours...
Louise va lutter pour se libérer, mais elle n'en a pas encore la force : "Si je devais aller à Vaujours, avoue-t-elle, m'enterrer dans cette province éloignée et m'y contenter d'une existence campagnarde pour y passer le reste de ma vie, sans un ami pour me consoler, hélas ! Je sens intérieurement qu'après un tel évènement, je n'aurais ni la force ni le courage de survivre - et que le mieux que je pourrais faire serait de mourir."
"Il est facile de dire : Il faut chasser cette pensée, mais comment chasser l'impalpable, l'irréel ?"
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